Love is All ? Fresh & Young
Une nouvelle soirée de concert au point éphémère et encore une soirée réussie, à l’occasion du Pink & Purple Pop Festival, organisé par popingays.com. Un cadre parfait (bord de Seine) et une place à pas cher (12 € la soirée), merci merci merci.
Chorégraphie absurde pour la forme, musique qui ne l’est pas moins pour le fond, Minuscule Hey, duo bordelais a la charge d’ouvrir la soirée. Jeune fille à gauche pour la basse, jeune homme à droite à la guitare et au contrôle des boîtes à rythme, les deux chantent un rock électronique très minimaliste davantage proche de l’atmosphère de Stereo-Total que de celle des Beatles, du Velvet Underground ou de Bob Dylan qu’ils citent en référence ou reprennent sur certains titres (Hey Bulldog et Subterranean Homesick Blues sont au répertoire du duo). Le groupe, proche de leurs voisins Magnetix dans l’atmosphère très série Z, est à découvrir mais on pourra quand même lui reprocher une certaine constance dans le rythme qui tend à ennuyer le public sur la durée de leur set.
Du duo, on passe à un trio avec l’entrée en scène de Modernaire. Deux Anglaises au chant, Cruella de Mill et Chesty La Rue, accompagnées de leur compère Oscar Wildstyle au KORG/boîte à rythme offre une musique aux influences très variées, de l’électro pop la plus synthétique aux harmonies vocales/violoncelle, qui évoquent à la fois Au Revoir Simone, Cocorosie ou Metronomy, qu’ils ont déjà accompagné sur scène. Parfois rejoint par un 4ème larron, chargé de batterie, le groupe offre une belle prestation, dont on ne retrouve malheureusement pas le charme en se penchant sur leurs enregistrements, même si Distraction, écoutable sur leur MySpace mérite sa place sur n’importe quelle compile du moment.
Enfin, on va pas se le cacher, on est venus pour eux, le trop méconnu groupe suédois Love is All entre en scène. Se présentant au public par un “non somme l’ameure c’est toute” charmant, le quintette va jouer pendant la petite heure suivante tout ce qu’une batterie, une basse, un saxophone, une guitare, un clavier et des voix à l’énergie “sans se forcer” exemplaire peuvent faire de mieux quand ils sont réunis dans la même pièce. Pour s’en convaincre, le remède est d’écouter les chefs d’œuvre que sont Ageing had never been his friend ou Wishing Well, disponibles sur les deux albums du groupe, à se procurer de toute urgence. En live, on a en plus l’avantage d’avoir sous les yeux Josephine, chanteuse, qui déverse un spectacle de débauche d’énergie “flegmatique” (l’association de ces deux termes surprend… mais la performance de Josephine aussi) et qui, toujours en train de se marrer, semble presque gênée des applaudissements mérités que reçoit le groupe. Généreux, celui-ci offre deux rappels avant de s’éclipser, visiblement davantage par défaut de titres à jouer que d’envie de partir (c’est décidément le mal du siècle). On se revoit aux festivals estivaux les amis suédois ?
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