Si on a désormais envie de jouer au bowling à chaque fois qu’on entend les Gipsy Kings, on dit merci qui ? Merci les frères Coen !

La semaine dernière, on a parlé de Inside Llewyn Davis et de sa musique. Aujourd’hui, c’est au tour d’autres films.

Where No One Stands Alone, par les Peasall Sisters

Commençons sobrement. Dans True Grit, on pouvait redécouvrir Where No One Stands Alone, un standard jadis interprété par Elvis himself. Mais dans la version choisie par les frères Coen, à la place d’un King à paillettes sortant la grosse artillerie, on a le droit à la version de trois ados américaines qu’on dirait en train de chanter dans le salon devant leur famille pour le réveillon de Noël.

Ces jeunes filles sont donc The Peasall Sisters, un groupe qui n’a pas de page Wikipedia et dont feu le site officiel (thepeasallsisters.com) s’est fait bouffer par GoDaddy. Les Coen sont quand même forts pour trouver des trucs de niche.

Les Peasall Sisters ne sont cependant pas connues que pour Where No One Stands Alone, elles le sont aussi pour In The Highways qu’elles avaient interprété à tout juste 13, 9 et 7 ans pour… O’Brother, un autre film des frères Coen. Elles n’ont pas de site web mais elles auront gagné un Grammy Award. C’est déjà ça.

O’Brother, une anthologie

Dans O’Brother, les frères Coen ont fait mieux que de choisir des musiques sympas, ils ont carrément créé un groupe : The Soggy Bottom Boys (ou Les Culs Trempés en V.F.). Le groupe mené par George Clooney a alors rejoint Spinal Tap, The Rutles et Gangrène Plastic au panthéon des groupes fictifs créés pour le cinéma (dont voici une jolie compilation signée Allociné).

À la production des titres des Soggy Bottom Boys, on retrouve T-Bone Burnett (voir chapitre précédent) notamment pour le tube du film, I Am A Man Of Constant Sorrow :

Le film se revoit avec plaisir, je vous invite à vous en donner à coeur joie.

Hotel California, par les Gipsy Kings

Fuckin’ Quintana… that creep can roll, man.
Yeah, but he’s a pervert, Dude.

Comment parler de musique dans les films des frères Coen sans parler de Quintana ? Au générique de The Big Lebowski, John Turturro n’est plus Peter des Soggy Bottom Boys, mais Jesus Quintana, le joueur de bowling le plus dégueulasse de l’histoire. Là, coup de génie, un truc qui n’arrive qu’une fois par décennie, mettre les Gipsy Kings et leur reprise de Hotel California en bande son du strike le plus célèbre du cinéma.

Je vous recommande à ce propos l’interview de Turturro parlant du film. Il raconte notamment comment après avoir proposé des idées qui lui semblaient folles comme l’ongle, le filet à cheveux, ses gestes pour nettoyer les boules ou celui de lécher la boule avant de la lancer, il pensait que les frères Coen feraient le tri au montage et son embarras lors du visionage du film, voyant qu’ils avaient tout gardé.

Bonus aka le meilleur pour la fin

Betty Poop est une fan des chansons folk utilisées par les Coen et en est l’auteur d’une anthologie.

  • Down To The River To Pray (O’Brother)
  • Didn’t Leave Nobody But The Baby (O’Brother)
  • Where No One Stands Alone (True Grit)